Le Coup d’État de 1974 en Éthiopie : une lutte pour le pouvoir, la fin d’une dynastie millénaire et l'avènement d'un régime marxiste-léniniste.

blog 2024-11-11 0Browse 0
Le Coup d’État de 1974 en Éthiopie :  une lutte pour le pouvoir, la fin d’une dynastie millénaire et l'avènement d'un régime marxiste-léniniste.

L’Éthiopie, berceau de la civilisation antique, a connu une histoire tumultueuse riche en empires puissants, figures emblématiques et bouleversements majeurs. Parmi ces événements marquants figure le coup d’État de 1974, un tournant décisif qui marqua la fin de la monarchie éthiopienne millénaire et ouvrit la voie à une nouvelle ère politique dominée par le régime marxiste-léniniste du Derg.

Pour comprendre pleinement les événements de 1974, il est crucial d’explorer le contexte politique et social qui prévalait en Éthiopie au cours des décennies précédentes. Sous le règne de l’empereur Haile Selassie Iᵉʳ, la nation avait connu une modernisation progressive, avec des avancées dans l’éducation, les infrastructures et la santé. Cependant, ces transformations n’étaient pas exemptes de critiques.

Une disparité économique grandissante séparait la petite élite urbaine de la majorité rurale vivant dans la pauvreté. De plus, un système politique autoritaire limitait les libertés individuelles et empêchait une véritable participation démocratique. Ces frustrations sous-jacentes ont alimenté le mécontentement populaire et créé un terrain fertile pour l’émergence d’un mouvement révolutionnaire.

En février 1974, un groupe de militaires junior, principalement des officiers de basse classe issus de milieux modestes, se sont soulevés contre le gouvernement impérial. Inspirés par les idéologies socialistes qui balayaient l’Afrique à l’époque, ces soldats ont formé une junta militaire connue sous le nom de Derg, signifiant “Conseil” en amharique.

Le coup d’État a été marqué par un processus graduel plutôt qu’un événement unique et brusque. Après des mois de tensions croissantes, le Derg a pris le contrôle du palais impérial à Addis-Abeba, arrêtant l’empereur Haile Selassie Iᵉʳ et mettant fin à son règne de 44 ans. L’événement a surpris beaucoup, tant en Éthiopie qu’à l’étranger, où Haile Selassie était considéré comme une figure incontournable de la diplomatie africaine.

Le Derg, dirigé par le colonel Mengistu Haile Mariam, s’est lancé dans une campagne de réformes radicales visant à transformer profondément la société éthiopienne. Ils ont nationalisé les terres et les industries, aboli le système féodal ancestral et introduit des politiques d’égalité sociale. Cependant, ces mesures ont été accompagnées de violence politique et de purges sanglantes ciblant les opposants réels ou supposés.

L’idéologie marxiste-léniniste du Derg a conduit l’Éthiopie à s’aligner sur le bloc soviétique pendant la guerre froide. L’aide militaire et économique soviétique a été cruciale pour soutenir le régime éthiopien face aux défis internes et externes, notamment une guerre civile meurtrière dans la région du Tigre.

Le coup d’État de 1974 et le règne du Derg ont laissé une profonde empreinte sur l’histoire de l’Éthiopie. Les réformes sociales ont eu un impact positif sur certaines couches de la population, mais elles ont été souvent accompagnées de brutalité et de répression.

La période a également marqué le début d’un processus de modernisation forcée qui a bouleversé les structures traditionnelles de la société éthiopienne.

Impact du Coup d’État de 1974
Fin de la monarchie et establishment d’un régime marxiste-léniniste
Nationalisation des terres et des industries
Réformes sociales visant à promouvoir l’égalité
Violence politique et purges sanglantes
Alignement avec le bloc soviétique pendant la guerre froide

En conclusion, le coup d’État de 1974 en Éthiopie a été un événement complexe et multidimensionnel qui a bouleversé les fondements politiques et sociaux du pays. L’héritage du Derg est complexe et controversé, marqué à la fois par des progrès sociaux importants et des violations flagrantes des droits humains.

Comprendre ce tournant historique reste crucial pour analyser l’évolution politique de l’Éthiopie contemporaine et son cheminement vers une démocratie plus stable et inclusive.

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